Nourrissons la diversité

Bonjour, je me présente : Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles du Québec et président du conseil d’administration d’UPA Développement international.

Nous vous présentons maintenant notre 26^e rapport annuel, 26 ans d’implication, d’engagement des productrices et des producteurs agricoles du Québec envers les organisations paysannes des pays du Sud. Cette collaboration a été très riche tout au long de ces 26 années, notamment dans les dernières années, grâce aux cinq dollars par cotisation que les productrices et producteurs agricoles ont consacré à UPA Développement international. L’aide internationale a changé, les critères ont changé, mais UPA Développement international a pu traverser ces années grâce à l’engagement des productrices et des producteurs agricoles, donc je vous en remercie énormément.

En aidant les organisations agricoles, on contribue à l’amélioration de la société et c’est l’engagement d’UPA Développement international.

La diversité est la clé en agriculture. Même au Québec, l’agriculture varie d’une région à l’autre, alors imaginez d’un pays à l’autre ou bien du Nord par rapport au Sud. UPA Développement international s’inscrit dans le maintien et la culture de cette diversité.

En respect aussi d’une agriculture qui est de plus en plus respectueuse de l’environnement, avec les changements climatiques qui nous affectent nous ici, mais qui affectent encore davantage nos amis du Sud.

Un autre axe important pour UPA Développement international est l’égalité entre les hommes et les femmes. Vous le savez, c’est un des éléments importants pour le gouvernement canadien et UPA Développement international s’inscrit dans cette voie, dans cet axe depuis plusieurs années. On sait d’ailleurs qu’en soutenant mieux les femmes dans les pays où l’on travaille et dans ces organisations, on aide davantage la famille et l’ensemble de la population.

Je remercie toute l’équipe d’UPA Développement international. Je remercie toutes les productrices et les producteurs qui sont allés sur le terrain rencontrer ces organisations paysannes. Je remercie également les familles au Québec qui ont reçu des invités(es) provenant des organisations avec qui on collabore.

Alors, merci beaucoup et bonne lecture. Ou plutôt, bon visionnement!

André Beaudoin, secrétaire général d’UPA Développement international et assez fier de présenter un 26^e rapport annuel cette année.

Un rapport annuel ce n’est pas que des mots. C’est une lecture que l’on fait du travail accompli au cours de la dernière année. Je pense qu’à cette lecture, et peut-être à ce visionnement, vous allez trouver des choses intéressantes.

On me demande souvent : après 25 ans, qu’est-ce qu’UPA DI va devenir? Je dirai, dans un premier temps, qu’on intervient d’abord dans un monde de coopération, nous ne sommes pas dans une dynamique d’aide. Le partage nous permet d’avoir une meilleure compréhension des autres mais aussi de nous-mêmes. Je crois que dans ce sens, il y a encore un très grand avenir pour UPA Développement international et pour le type d’intervention que l’on fait. Avec des partenaires qui vivent des situations en fait assez similaires aux nôtres mais dans des contextes qui sont différents.

Le stage Viens marcher ma terre… Lorsqu’un producteur reçoit chez-lui et qu’il dit : « Viens voir ma terre, viens marcher ma terre, viens voir mes champs, viens voir ma bergerie… ». C’est une manière de dire que tu entres dans mon intimité, que je suis fier de te montrer ce que je fais. UPA DI organise depuis toujours des stages qui s’appellent Viens marcher ma terre. Et on reçoit des délégués(es) à chaque année, qui viennent de nos partenaires sur le terrain. On peut penser qu’un à la fois c’est difficile de faire évoluer le monde, mais je vais vous raconter une histoire qui démontre le sens propre de ce stage.

Il y a deux ans, on a organisé un stage sur le leadership féminin. Une des participantes, une béninoise, a été tellement impressionnée par le dynamisme des femmes impliquées en agriculture au Québec qu’à son retour chez elle, sans dire à personne ce qu’elle souhaitait faire, elle a rencontré plus de 500 femmes dans son environnement. Elle les a invitées à créer des groupes locaux, qui se sont réunis par la suite pour créer un collège de femmes. Lors d’une cérémonie, elles ont tenu à dire haut et fort devant les autorités locales, devant les chefs traditionnels, devant plusieurs invités, ce qu’elles avaient sur le cœur depuis longtemps.

Si on pense qu’une seule femme a pu faire ce cheminement, afin de rencontrer autant de personnes et de témoigner devant autant de gens, on peut aussi se demander : depuis 25 ans, en recevant en moyenne une douzaine de personnes chaque année, combien de gens ont pu être influencés par ce qui s’est vécu ici au Québec? C’est une manière de faire de la coopération, c’est une manière de témoigner de nos différences, tout en se rapprochant les uns des autres.

Voilà un exemple de coopération qu’UPA DI mène année après année.